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Photo du rédacteurMarine Buzan

Vous êtes enceinte, est-ce qu'on vous a parlé du virus CMV pendant votre suivi de grossesse?

Toutes les informations de cet article sont tirées du site Stop CMV.


Le CMV cytomégalovirus est l’infection congénitale la plus fréquente en France. 


L'infection par le virus CMV est le plus souvent bénigne mais si une femme est contaminée juste avant ou pendant sa grossesse , cette infection est grave car elle peut affecter le développement du fœtus et entraîner des séquelles durables et handicapantes (retard mental, surdité). 


Or près de 85% des femmes enceintes ne connaissent pas ce virus. 


Les femmes ayant un ou des enfants en bas-âge ont plus de risques d’attraper le CMV. 


Présent dans la salive, les urines, les sécrétions nasales, les larmes, le virus peut se transmettre facilement entre les enfants, par contact direct ou via les jouets, cuillères, tétines, etc. Les futures mamans peuvent donc l’attraper lors d’un bisou sur la bouche, un change.


Également présent dans les sécrétions génitales, le CMV peut aussi se transmettre lors des rapports sexuels, donc entre les parents lorsque l’un des deux est infecté.


. QUELQUES CHIFFRES .


On estime que 50 % de la population est porteuse de CMV. Dans les crèches, 1 enfant sur 4 excrète des virus dans ses urines, sa salive.


1 enfant sur 150 est infecté pendant la grossesse avec ou sans séquelle.


1 enfant sur 750 naît avec des séquelles du CMV ou en développe pendant son enfance.


. CONSEILS PRÉVENTIFS .


La primo-infection par le CMV pose problème uniquement pour les femmes enceintes et les patients atteints par le VIH. Les populations les plus exposées sont les professionnels de santé et celles en contact avec les enfants.

Toutes les femmes souhaitant procréer ou enceintes, et leur conjoint, qui vivent au contact d’enfants en bas-âge soit par leur activité professionnelle, soit à domicile, via la fratrie, sont donc particulièrement concernées par cette dynamique de prévention.


Quels sont les gestes barrières?


Pendant le repas

  • N’utilisez pas les couverts des nourrissons

  • Ne goûtez jamais leurs repas avec leur cuillère

  • Ne goûtez jamais les biberons: déposer une goutte de lait sur le dos de la main suffit pour tester sa température.

  • Ne mettez jamais leur tétine dans la bouche


Pendant le change ou utilisation du pot

  • Bien se laver les mains après chaque change de couches (vous pouvez utiliser de l’eau, du savon, une solution hydro-alcoolique)

  • Lavez le pot à grande eau, avec de l’eau bouillante par exemple


Lavez-vous soigneusement les mains

  • Avant et après avoir changé un nourrisson

  • Jetez rapidement les couches souillées d’urines


Évitez tout contact avec les sécrétions des nourrissons

  • N’embrassez jamais un bébé sur la bouche

  • Évitez de même le contact de votre bouche avec les secrétions nasales

  • Evitez le contact de votre bouche avec les larmes.


Ces consignes doivent être respectées par les 2 membres du couple car le CMV se transmet lors des rapports sexuels lorsqu'un des deux parents est contaminé.


. LES SYMPTÔMES DU CMV CHEZ L'ADULTE .


La plupart du temps, l’infection à CMV est totalement asymptomatique ( > 60% ). Dans quelques cas, elle peut se manifester par une fièvre prolongée, des symptômes équivalent à la pharyngite. Elle peut donc complètement passer inaperçue et ne pas être diagnostiquée comme telle.

Chez le patient immuno-déprimé, le CMV est une cause majeure de morbidité et mortalité ( atteintes pulmonaires, rétine, encéphale, hépatique, etc..).


. QUEL EST LE DANGER SI JE SUIS CONTAMINÉE PENDANT MA GROSSESSE? .


Le CMV est particulièrement dangereux pendant la grossesse. Si le fœtus est infecté, il peut entraîner des séquelles graves : surdité, handicaps, polyhandicaps…etc.


Les dernières recherches en date, en 2021, ont démontré deux points. Les infections les plus graves sont de deux types :


  • L’infection contractée par la mère dans les 3 mois précédant la grossesse (infection dite péri-conceptionnelle) puis transmise au fœtus à la conception et / ou durant le premier trimestre ;

  • L’infection contractée par la mère dans les 3 premiers mois de la grossesse et transmise au fœtus durant le premier trimestre de grossesse.


Il a été très récemment démontré que l’infection contractée et transmise au fœtus aux 2ème et 3ème trimestres de la grossesse ne donnait pas lieu à des séquelles graves pour l’enfant à naître.


Une maman infectée ne transmet pas nécessairement l’infection à son enfant : 1 à 3 % des femmes sont infectées -primo infection- en cours de grossesse et l’infection est ensuite transmise au foetus dans 30 % des cas. L’infection congénitale à CMV atteint donc 0,5 à 1% des nouveaux nés. Parmi ceux-ci, 90% naissent normaux, bien que contaminés. Mais 10% d’entre eux présenteront plus tard des séquelles nerveuses ou sensorielles. Elles apparaîtront avant 2 ans.


Parmi les 10% des enfants qui présentent des séquelles, il y a plusieurs cas: la mort in utéro ou la naissance avec des lésions sévères telles que :

  • Prématurité (30 à 50% des cas)

  • Microcéphalie

  • Calcifications périventriculaires

  • Hydrocéphalies

  • Hypotrophies, RCIU

  • Hépatomégalie, hépato-splénomégalie

  • Purpura

  • Ictère (80% des cas)

  • Chorio-rétinite (15 % des cas).


. J'AI DÉJA EU LE CMV, SUIS-JE IMMUNISÉE? .


La réponse à cette question est définitivement NON.

Des études sont en cours sur le sujet. Les femmes qui ont précédemment contracté le CMV présentent, a priori, et cela reste à confirmer au regard des dernières données disponibles, moins de risque, en cas de nouvelle infection / réactivation, de le transmettre au fœtus. En revanche, si le virus est transmis au fœtus, les risques pour ce dernier sont les mêmes qu’en cas de première infection.


. COMMENT ET QUAND DIAGNOSTIQUER LE CMV? .


En France, le dépistage du CMV n’est pas systématique, et pas obligatoire. Les parents et la femme enceinte sont pour autant en droit de demander ce dépistage auprès du corps médical (gynécologue, généraliste, sage-femme). Une fois prescrit, il est remboursé par l’Assurance maladie.

Il faut savoir que le dépistage est très discuté: certains médecins refusent ce dépistage, au motif:

  • qu’il apporterait une charge de stress inutile à la femme enceinte, et, en cas de résultat positif, pourrait conduire à des interruptions médicales de grossesse injustifiées.

  • qu'en cas de résultat positif, il n'existe aucun traitement avéré (même si certains sont actuellement à l'étude). La seule solution à ce jour dans ce cas, reste une surveillance plus poussée pour détecter d'éventuelles séquelles sur le fœtus.


Dans le cas d’une anomalie échographique qui pourrait évoquer une infection à CMV, ou en cas de fièvre maternelle, le dépistage sera alors réalisé : il s’agit d’abord d’effectuer une prise de sang (sérologie) pour détecter des marqueurs de l’infection, dater éventuellement cette dernière, afin de savoir à quel stade de la grossesse elle est intervenue. Cette sérologie pourra être complétée par un autre prélèvement (PCR), pour évaluer la charge virale à l’instant T de la femme enceinte infectée.

En fonction des résultats de ces analyses, la grossesse pourra faire l’objet d’un suivi spécifique au sein d’un service de diagnostic anténatal. Des examens complémentaires pourront être prescrits en fonction du terme de la grossesse : biopsie du trophoblaste (qui correspond au prélèvement d’un tout petit fragment du tissu (trophoblaste) qui deviendra le placenta au terme du premier trimestre de grossesse. Ce trophoblaste, futur placenta, est un tissu appartenant au fœtus. Sa composition génétique et chromosomique est donc celle du fœtus et permet de révéler une éventuelle infection), ou amniocentèse.


. EXISTE T-IL UN TRAITEMENT? .


A ce jour, il n’existe aucun traitement avéré permettant de soigner et guérir le fœtus, mais il existe un traitement à l’étude, notamment à l’hôpital Necker à Paris, qui a montré jusqu’alors des effets positifs, permettant de réduire l’impact du virus sur le fœtus.

Le meilleur traitement dont nous disposons à l’heure actuelle est la prévention par des mesures d’hygiènes car celles-ci permettent de diminuer de 5 à 10 fois le risque de transmission au fœtus.

Pour le nouveau-né, il existe un traitement antiviral. Celui-ci n’est délivré que sous étroite surveillance médicale, au sein de service de néonatologie et pédiatrie spécialisés.


. ASSOCIATION STOP CMV .


Toutes ces informations ont été tirées du site de l'Association Stop CMV. L'association a été créée par Anne-Helene Labissy, maman d’Hermance 19 ans, lourdement handicapée à cause du CMV. Cette association, basée à Cugnaux, a pour objectif de sensibiliser le public sur ce virus.


L’association accompagne :

  • les parents qui rencontrent le virus pendant la grossesse et qui se posent 1001 questions sur leur prise en charge,

  • après l’accouchement, les parents qui doivent faire face aux difficultés que peut rencontrer leur enfant atteint de séquelles du virus.


Créée il y a 18 ans, elle regroupe désormais des milliers de familles qui ont été ou sont concernées par le CMV.


Le combat de l'association est le suivant : "nous souhaitons non pas que le dépistage soit obligatoire et imposé aux femmes et aux parents mais qu’il leur soit obligatoirement proposé, afin de permettre aux médecins de dispenser dans le même temps les informations nécessaires de prévention de l’infection.


Nous pensons, et avons vérifié sur le terrain, que le fait même que le dépistage ne soit pas préconisé en France conduit à un lourd manque d’informations sur le virus. Nous demandons donc à ce que les parents soient systématiquement informés et choisissent en conscience, et avec l’accompagnement du corps médical, d’être ou non dépistés du CMV quand ils ont un projet d’enfant, ou lorsque la femme est enceinte."


Pour en savoir plus sur l'association, accédez à leur site juste : ici .


Cytomégalovirus - MAMAS Toulouse
CMV virus grossesse


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